La Règle en 12 points

Les principes de base du Rite Ecossais Ancien et Accepté ont été formulés dans une « Règle en 12 points », que tout Franc-Maçon de ce Rite est en droit et en devoir de connaître, et à plus forte raison, les aspirants Francs-Maçons.

Nous la transcrivons donc littéralement, certains points étant suivis d’un bref commentaire.

Déclaration de principe du Convent de Lausanne (Septembre 1875) 

1- La Franc-Maçonnerie est une fraternité initiatique qui a pour fondement traditionnel la Foi en un Grand Architecte de l’Univers.

Telle est la clé de voûte.

2- La Franc-Maçonnerie se réfère aux « Anciens Devoirs » et aux « Landmarks » de la fraternité, notamment quant à l’absolu respect des traditions spécifiques de l’Ordre, essentielles à la Tradition.

Ces « Anciens Devoirs » sont les Old Charges de la Franc-Maçonnerie opérative médiévale, dont le texte nous est connu par un nombre important de manuscrits. Celles de leurs dispositions relatives à des devoirs corporatifs aujourd’hui disparus, ou à la technique du bâtiment, ne conservent qu’une valeur de souvenir, mais d’autres ont été transposées allégoriquement à l’usage des Ateliers de la Franc-Maçonnerie spéculative.

Les « Landmarks » désignent les valeurs fondamentales et essentielles qui font que l’Ordre est l’Ordre et non une entité différente. Ils sont irréformables. L’ablation d’un Landmark équivaudrait à ôter la nature maçonnique elle-même d’une cérémonie ou d’un acte rituel. Citons comme exemples : l’obligation pour les maçons de se réunir en loge, les modes de reconnaissance, l’existence de la Grande Maîtrise, etc.

Les « Landmarks » ne sont pas des symboles mais des règles explicites et impératives, et dont la discussion n’est même pas permise. Ils sont toutefois d’origine humaine et ne sont donc pas des dogmes.

3 – La Franc-Maçonnerie est un ordre auquel ne peuvent appartenir que des êtres libres et respectables qui s’engagent à mettre en pratique un idéal de paix, d’amour et de fraternité.

4- La Franc-Maçonnerie vise ainsi, par le perfectionnement moral de ses membres, à celui de l’humanité tout entière.

Ainsi, l’idéal collectif, voire universel, procède de celui réalisé en chaque Franc-Maçon.

5- La Franc-Maçonnerie impose à tous ses membres la pratique exacte et scrupuleuse des rituels et du symbolisme, moyens d’accès à la connaissance par les voies spirituelles et initiatiques qui lui sont propres.

La G.L.M admet la diversité des Rites, mais à la condition qu’ils soient pratiqués « dans leur pureté ».

6- La Franc-Maçonnerie impose à tous ses membres le respect des opinions et croyances de quiconque. Elle leur interdit en son sein toute discussion ou controverse politique ou religieuse. Elle est ainsi un centre permanent d’union fraternelle où règne une compréhension tolérante et une fructueuse harmonie entre des hommes qui, sans elle, seraient restés étrangers les uns aux autres.

Cet article doit être bien compris, la Franc-maçonnerie n’interdit pas les divergences de pensées chez ses membres. Elle respecte notamment leurs opinions religieuses, et il est dès lors faux de prétendre qu’elle condamne les dogmes. Une religion sans dogmes serait en effet inconcevable. Or, précisément, tout maçon est libre de sa religion. La vérité est, qu’en tant que telle, la maçonnerie n’énonce pas de dogmes, ce qui est tout différent. Le Dogmatisme individuel n’exclut nullement le respect de la pensée d’autrui, serait-elle dogmatique elle-même. Les derniers mots de cet article sont tirés des constitutions d’Anderson. On pourrait les résumer fidèlement d’un mot : la Franc-maçonnerie est un lieu géométrique. Les sujets politiques et religieux ne doivent jamais être débattus en loge. IIs divisent en effet les hommes et sont incompatibles avec un idéal d’harmonie fraternelle.

7- Les Francs-Maçons prennent leurs obligations sur un volume de la loi sacrée (VLS) afin de donner au serment prêté sur lui le caractère solennel et sacré indispensable à sa pérennité.

8-Les Francs-Maçons s’assemblent, hors du monde profane, dans des Loges où sont toujours exposées les trois Grandes Lumières de l’Ordre : un VLS, une Équerre et un Compas, pour y travailler selon le rite, avec zèle et assiduité et conformément aux principes et règles prescrits par la Constitution et les Règlements Généraux de l’Obédience.

Le Compas symbolise généralement la liberté de nos conceptions théoriques, motif pour lequel ses branches sont mobiles.

L’Équerre symbolise la Règle morale, motif pour lequel ses branches sont rigides.

Compas et Équerre sont dès lors complémentaires, mais ils seraient dépourvus de sens, qu’assemblés, ils reposent sur le vide. C’est sur un Volume de la Loi sacré (VLS) qu’ils doivent être posés, et ce dernier est donc « la plus importante des trois grandes Lumières ». II est le symbole de la Tradition.

9- Les Francs-Maçons ne doivent admettre dans leurs Loges que des hommes majeurs, de réputation parfaite, gens d’honneur, loyaux et discrets, dignes en tous points d’être leurs Frères et aptes à reconnaître les bornes du domaine de l’homme.

Le fils d’un Franc-Maçon ou « Louveteau » jouit d’un droit de priorité sur la liste des candidats en attente.

10 – Les Francs-Maçons cultivent dans leur Loge l’amour de la patrie, la soumission aux lois et le respect des Autorités constituées. Ils considèrent le travail comme le Devoir primordial de l’être humain et l’honorent sous toutes ses formes.

Au XIXème siècle, les Loges ont parfois servi à des conspirateurs, qu’ils fussent d’ailleurs de droite ou de gauche. Ce sont de tels errements -communs à toutes les sociétés humaines- qui ont favorisé le phénomène de la rupture avec la Tradition. C’est pour en empêcher jamais le retour que cet article existe.

Dans les banquets maçonniques comme dans « les Agapes » fraternelles et frugales qui souvent complètent les travaux et où l’esprit fraternel s’épanche dans la joie, un toast obligatoire est porté au Souverain Roi du MAROC et à la famille Royale.

11- Les Francs-Maçons contribuent par l’exemple actif de leur comportement sage, viril et digne, au rayonnement de l’Ordre dans le respect du secret maçonnique.

Le public sera porté naturellement à juger l’Ordre d’après ses membres. C’est dire la responsabilité de ses derniers dans le monde. Nombreuses sont les vocations maçonniques déterminées par la conduite exemplaire d’un ami Franc-Maçon.

Toutefois, si un vrai maçon régulier doit toujours marcher dans la vie « selon l’Équerre », il n’est pas tenu de dévoiler à tous les étapes de son ascèse ni les processus par lesquels la pratique maçonnique soutient sa vie intérieure. C’est là le sens de la réserve tirée du secret maçonnique.

12- Les Francs-Maçons se doivent mutuellement, dans l’honneur, aide et protection fraternelle, même au péril de leur vie. Ils pratiquent l’art de conserver en toute circonstance le calme et l’équilibre indispensables à une parfaite maîtrise de soi.